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Isère : Une conjoncture favorable et des risques réels

  • Publié le : 24/09/2019
  • Source : MEDEF ISERE
  • Crédits photos : MEDEF ISERE

Tout d’abord un bref retour en arrière. En 2014, Pierre GATTAZ lançait le fameux « 1 million d’emplois ». Derrière ce slogan, l’ancien Président du MEDEF se risquait à dire que les entreprises françaises étaient capables de créer, en 5 ans, un million d’emplois si nous mettions en œuvre les réformes et les allégements de charges qui avaient été très précisément formulés par le MEDEF. Bien entendu, cette démarche a été abondamment caricaturée et raillée. Et bien, 5 ans plus tard, nous y sommes. Les entreprises françaises ont créé en 5 ans plus de 900.000 emplois alors même que moins de 40% des réformes proposées à l’époque ont été mises en œuvre et alors même que les embauches pourraient être bien supérieures si nos entreprises trouvaient les compétences qu’elles recherchent.

Moralité : quand on allège les charges et que l’on simplifie la vie des entreprises, cela marche !

Concernant la conjoncture présente, elle est favorable et équilibrée dans ses composantes. Nous parviendrons probablement à un taux de croissance de 1,4% en 2019. Cette croissance est portée par la consommation et l’investissement des ménages. Les 17 milliards d’euros de pouvoir d’achat distribués après la crise des « gilets jaunes » viennent en grande partie alimenter les livrets A mais une part se reporte sur la consommation. Et puis surtout, l’investissement des entreprises se maintient sur de bons niveaux.

Les risques sont cependant réels. A court terme, le Brexit et la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis sont les principaux risques externes. Le risque cyclique n’est pas non plus à négliger. Certains économistes considèrent qu’à la faveur, en particulier, de la politique des taux bas, les cycles auraient disparu. Nous ne partageons pas cette analyse. C’est pourquoi, la prévision gouvernementale d’une croissance à 1,3% en 2020 nous parait optimiste.

Nous sommes dans une situation inédite dont personne ne sait comment nous en sortirons. Le « deal » initial entre la BCE et les Etats européens était le suivant : « je mène une politique de taux bas pour vous permettre de conduire des réformes structurelles et de réduire les déficits ». Certains pays se sont inscrits dans cet esprit-là et d’autres, dont nous sommes, ont traduit : « les taux bas me donnent des marges qui me permettent d’éviter de réduire mes dépenses ».

Notre niveau d’endettement devient une bombe à retardement et de ce point de vue, la réforme des retraites est fondamentale. Sur 100 euros de dépenses publiques, les dépenses sociales représentent 50€, et au sein de ces dépenses sociales les retraites représentent 25€. L’équilibre financier de notre système de retraite représente un enjeu majeur.

Nous serons également attentifs à la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage qui, nous l’espérons, devrait permettre de faciliter la reprise d’emploi. Les difficultés de recrutement restent en effet une préoccupation majeure des chefs d’entreprise. Enfin, nous avons reçu des garanties du Ministre de l’Economie sur la trajectoire de baisse de l’IS et sur les allègements de charges au-dessus de 1,6 SMIC ; ce qui constitue une bonne nouvelle.

En Isère, la situation économique est bonne. A l’exception du commerce de centre-ville et des difficultés de certaines enseignes de la grande distribution, tous les secteurs connaissent un bon niveau d’activité.

A noter qu’historiquement notre département bénéficiait d’un taux de chômage inférieur d’au moins 1 point à la moyenne nationale. Cet écart a disparu après la crise de 2008 qui a abouti en Isère à la perte de beaucoup d’emplois industriels. Or, nous connaissons à nouveau un taux de chômage inférieur d’un point à la moyenne nationale, ce qui illustre la bonne dynamique économique de notre département.