L'Edito du mois

Plus on attend pour réformer, plus l’effort devra être supporté par les générations futures !

  • Publié le : 27/09/2022
  • Source : Philippe GUEYDON
  • Crédits photos : Philippe GUEYDON

En cette rentrée, l’actualité porte notamment sur la réforme des retraites.

En résumé, les syndicats de salariés sont bien alignés … et vent debout … les organisations patronales laissent penser que ce n’est pas une priorité …les politiques concentrent leur discours sur un risque de passage en force du Gouvernement … et (cause ou conséquence ?) la majorité des Français se dit opposée à tout report de l’âge de départ.

Et pourtant, il n’y a pas d’ambiguïté dans les prévisions : à compter de 2023 on doit s’attendre à des déficits massifs pour les années à venir. Par ailleurs c’est une forme de malhonnêteté intellectuelle, de laisser imaginer dans le débat public que nous aurions la capacité soit d’accroitre encore notre dette publique, soit que la solution pourrait être l’augmentation des impôts, dans un pays qui détient déjà le triste record d’être au deuxième rang des pays de l’OCDE en termes d’imposition globale rapportée au PIB.

Sur ce sujet, comme sur tant d’autres, assurance chômage, santé, école, transition écologique… (et j’en oublie), on semble avoir comme seule stratégie celle de repousser le tas de sable, comme si le concept était de laisser porter aux générations futures l’effort que nécessitera obligatoirement ces réformes, la remise en cause probable des modèles, tout simplement le financement de l’ensemble, sans lequel rien n’est possible !

Afin d’arriver à trouver un consensus, permettre une vraie séquence de pédagogie, non politisée, à la hauteur des enjeux, le gouvernement ne devrait-il pas présenter une vision d’ensemble sur tous ces sujets ? Expliquer par exemple, comme certains le proposent déjà, en quoi les économies sur certains volets permettront les investissements sur d’autres.

Et pour que les Français donnent largement leur avis, quoi de mieux qu’un référendum ? Et tant qu’à changer d’approche, pourquoi aussi ne pas instaurer un suffrage où le poids du vote d’une personne de moins de 40 ans pèserait l’équivalent de deux bulletins, là où le vote de ceux entre 40 et 60 ans pèserait pour un, et celui des plus de 60 ans pour un demi ?

Démagogie diront certains ! Au contraire, on peut imaginer que ce serait mieux responsabiliser les jeunes générations en leur permettant de plus peser sur les choix, l’ampleur, le rythme des réformes dont elles auront maintenant, dans tous les cas, à supporter l’effort.

Philippe GUEYDON
Directeur Général KING JOUET
Membre du Comité Exécutif du MEDEF Isère