2023, l’horizon s’assombrit

  • Publié le : 19/12/2022
  • Source : Bertrand CONVERSO
  • Crédits photos : Bertrand CONVERSO

Malgré un contexte économique chahuté par les conséquences du conflit russo-ukrainien, le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics a résisté en 2022. Cette croissance conservée de l’activité a permis à l’emploi dans la construction en Isère de dépasser les 30 000 salariés, bien que notre secteur soit confronté à une intensification des difficultés de recrutement.

Malgré un bon niveau d’activité, la situation financière des entreprises s’est de nouveau fragilisée alors que le remboursement des PGE a commencé.

La crise des matériaux explique une bonne part de ce repli. D’une part, la violente hausse des coûts des travaux qui s’en est suivie s’est avérée très difficile à reporter sur nos clients finaux, d’autant que l’indexation des marchés restait quasi inexistante. D’autre part, des difficultés d’approvisionnement ont entraîné la désorganisation des chantiers et une baisse de productivité. 

L’horizon s’assombrit pour 2023 ! 

Une entrée en crise du logement neuf est annoncée sans disparité entre l’individuel et le collectif dans la suite logique de l’activité fortement baissière que nous constatons à l’amont de la filière. Cette dernière année fait apparaître un effondrement de plus de 30 % des ventes des constructeurs de maisons individuelles et d’environ 15 % pour les promoteurs. 

Cette chute du marché résulte d’un environnement macro financier défavorable, de la hausse des taux des crédits immobiliers qui constitue un obstacle pour les ménages à financer leurs projets d’habitat, notamment les primo-accédants, alors que les barèmes du PTZ n’ont pas été revalorisés depuis 2014, malgré le choc inflationniste récent et le surcoût de la RE2020.

Le volume de la commande publique reste également incertain. Les collectivités locales qui doivent affronter l’inflation de leurs coûts de fonctionnement sacrifieront-elles l’investissement ? Pour rappel, le chiffre d’affaires des Travaux Publics dépend pour près de la moitié de la commande publique locale, en particulier du bloc communal et intercommunal.

L’inquiétude sur un risque de chute de l’investissement local est également nourrie par les débats sur la mise en œuvre du Zéro Artificialisation Nette (ZAN). 

Si l’activité des premiers mois de 2023 est assurée grâce notamment au niveau actuel des carnets de commande, pour faire face aux turbulences annoncées et contenir le risque de récession, les entreprises du BTP auront besoin du soutien des collectivités territoriales et en appellent à une réelle solidarité de l’ensemble de la filière.

Ce sont les vœux que je formule à l’aube de cette nouvelle année !

Bertrand CONVERSO
Président de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de l’Isère
Membre du Comité Exécutif du MEDEF Isère