Le BTP, un secteur qui rapporte… à l’Etat !
- Publié le : 01/08/2019
- Source : FBTP ISERE
- Crédits photos : FBTP ISERE
Tandis que le Gouvernement Macron s’efforce de réduire les aides fiscales et sociales, destinées au secteur du logement, celui-ci montre à nouveau inévitablement des signes de faiblesse. L’attrait pour l’investissement locatif avait été immédiatement impacté par le maintien de l’ISF sur la seule part immobilière du patrimoine.
Les ventes de logements ont diminué dès le dernier trimestre 2017, pour terminer leur chute à -22,4 % en Auvergne Rhône Alpes et -8,9 % sur le territoire national à fin 2018.
L’embellie du nombre de mises en chantier, que ce secteur a connu lors des deux dernières années, trouve ses origines dans les derniers dispositifs PINEL et PTZ de la fin de mandature de François Hollande.
La volonté affichée par Emmanuel Macron de réduire, ou même supprimer, les aides au logement et la politique menée dès son investiture, ont conduit fort logiquement à cet appauvrissement du marché.
Pourtant, les recettes fiscales qui résultent des dispositifs d’aides sont très nettement supérieures aux coûts qu’ils induisent. En effet, l’état récolte 74 Milliards de prélèvements fiscaux sur le secteur, tandis que le poids des aides n’est que de 42 Milliards, dont la moitié relève en réalité d’aides personnelles ou autres prestations sociales. Aujourd’hui, pour 1 € d’aide au logement, l’état récupère 1.80 € sous forme de prélèvement !
Les professionnels de la Construction ont dès lors, bien du mal à comprendre les mesures prises par le gouvernement. Ce dernier persiste et signe en proposant la suppression de la déduction forfaitaire spécifique dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale : 474 millions d’euros de charges supplémentaires pour le secteur du bâtiment, 425 millions de répercussion sur l’allègement Fillon et 123 millions du salaire net des salariés, c’est plus d’1 milliard que l’état tente de récupérer sur le dos de nos entreprises et de nos salariés !
Comme cela ne suffisait pas, la suppression du taux réduit sur le gazole non routier, incluse dans le projet de loi de finances pour 2020 coûtera 800 millions au BTP.
Alors, qu’on se le dise, le BTP rapporte bien plus à l’état qu’il n’y paraît. Encore faudra-t-il que les conséquences dramatiques sur l’économie et l’emploi soient considérées lors des prochains arbitrages, pour que la poule aux œufs d’or continue de pondre…
Thibault RICHARD
Président de la FBTP Isère