Mobilité : quelles solutions !

Bien que nos manières d’échanger soient en constante évolution, l’ensemble du monde économique reste aujourd’hui encore totalement dépendant des enjeux liés à la mobilité : que ce soit au niveau local, national ou international, par plaisir ou par obligation, nous avons besoin de déplacement. En voiture, en camion, en transports en commun, sur deux roues, quatre roues ou plus, nous bougeons. C’est une dimension déterminante de nos modèles sociétaux, économiques et personnels.

Pour autant, le regard que nous portons sur notre manière de nous déplacer évolue, emportant avec lui des modifications radicales de notre comportement. Ces dernières influencent largement le modèle économique des entreprises du secteur du commerce, de la réparation et des services de l’automobile au nom desquelles j’ai l’honneur de prendre la parole dans ces lignes.
La prise de conscience des enjeux écologiques d’une part, des décisions politiques – parfois discutables mais toujours impactantes – sur le sujet de la mobilité d’autre part, conduisent à une transformation profonde de la demande de mobilité.

Nous constatons ainsi un intérêt accru pour les véhicules électriques ou hybrides, considérés par beaucoup et sans doute un peu trop vite comme LA solution qui permettrait de répondre aux défis qui se posent à nous à court et moyen termes. Cette évolution de la demande s’accompagne de problématiques nouvelles quant au « ravitaillement » de ces véhicules : où recharger ses batteries ? combien de temps cela prendra-t-il ? à quels tarifs ?

Parallèlement, nombre de nos clients sont demandeurs de dispositifs technologiques de pointe en matière de sécurité avancée, de connectivité voire de conduite autonome. Mais un facteur clé conditionne évidemment la décision : le coût.

Si les constructeurs de véhicules sont aujourd’hui capables de proposer des équipements que l’on n’aurait pas soupçonnés il y a quelques années seulement, la capacité de nos clients – qu’ils soient particuliers ou professionnels – à en assumer les conséquences financières restera-t-elle au rendez-vous ? C’est de mon point de vue un élément essentiel de notre mobilité à tous dans les années à venir : comment pourrons-nous répondre à nos besoins de mobilité sans exclure les plus précaires d’entre nous qui n’auraient pas les moyens de s’offrir cette mobilité ?
Naturellement, des solutions nouvelles apparaissent : l'essor des services de mobilité tels que les véhicules partagés en est sans doute un bon exemple. Mais est-ce vraiment accessible à tous ? Quid de ceux d’entre nous qui habitent dans des zones isolées et n’auraient pas ces solutions à proximité ? Quid de ceux d’entre nous que ne seraient pas familiers d’internet et de ses applications ?

Vu des responsables d’entreprise que nous sommes, cela doit notamment nous interroger sur la mobilité de nos collaborateurs pour se rendre au travail. Le télétravail n’est pas toujours la panacée : sur le plan des tâches à réaliser bien sûr (Par exemple, je ne vois pas bien comment un carrossier pourra réparer un véhicule depuis son domicile…), mais aussi sur le plan humain. Je suis convaincu que le fait de nous rencontrer « pour de vrai » est un facteur essentiel de notre équilibre individuel et collectif. Cela passe par notre faculté à nous déplacer et donc par notre mobilité qui, nécessairement, s’inscrit à un moment ou un autre dans un cadre individuel.

Il nous faut donc faire preuve de créativité pour construire ensemble notre mobilité de demain. Quel enjeu ! 

Je vous invite tous à saisir ce moment exceptionnel de complexité, de remise en cause, pour rendre le monde de demain possible. Un beau challenge pour nos esprits d’entrepreneurs…

Alain MANUEL
MOBILIANS – Président Départemental Isère des Concessionnaires Automobiles