Résilience et Innovation en 2021

Au fil des mois et déclarations télévisées, il devient de plus en plus clair que le désormais célèbre « monde d’après » ne viendra pas d’un coup mais sera une évolution progressive du monde actuel. Et dans le monde actuel, nous ne sommes pas égaux face à la crise. L’hôtellerie, les transports, la restauration – sans oublier le monde de la montagne et ses fournisseurs – ont subi un véritable coup d’arrêt. L’industrie, pour une grande partie, a réussi à repartir après le choc initial.

Pour ma part, j’ai de la chance d’appartenir au monde « digital » dont l’avènement a été accéléré par la pandémie. Nombreux sont ceux qui en 2020 ont découvert les appels vidéo, le télétravail, le drive, le e-commerce et les démarches administratives en ligne… La montée en puissance extraordinairement rapide de ces services a nécessité une mobilisation sans égal des experts du digital. Ces innovations sont là pour rester.

La pandémie a mis en exergue une contradiction innée du monde du numérique. En 2019 on chantait les louanges de la « start-up nation » capable de produire des applications innovantes de plus en plus vite, en 2020 nous avons fait de la résilience, de la stabilité et de la continuité des priorités face à des circonstances exceptionnelles. Le numérique de demain, doit-il pouvoir assurer ces deux fonctions ? Oui et non. Pensez à votre garagiste – vous voudrez bien qu’il innove pour améliorer votre expérience client. Mais voudriez-vous que le responsable de l’innovation disruptive assure la maintenance de votre véhicule personnel ? Probablement pas. Ces deux fonctions ne répondent pas au même besoin.

Il en va de même pour le numérique en entreprise, et ce peu importe sa taille ou son patrimoine informatique. On parle ici du numérique à deux vitesses : il faut à la fois des « gardiens du temple » qui assurent le bon fonctionnement des services essentiels et des innovateurs qui, dans leur périmètre, peuvent contourner les limitations d’aujourd’hui pour dessiner les usages de demain. En confondant les deux, nous serons perpétuellement frustrés par l’intransigeance des « gardiens » et la volatilité des « innovateurs ».

Le partage de bonnes pratiques de ses membres est l’une des raisons d’être du MEDEF, et il est certain que notre Club Numérique prendra encore plus d’ampleur dans les mois et les années qui suivent. Le numérique vert, la cybersécurité, le respect des données personnelles, l’expérience utilisateur, le cloud, l’agilité – nous entendons ces mots de plus en plus souvent.

Toute entreprise de demain est une entreprise digitale, dans tous les secteurs d’économie. L’esprit pionnier de notre territoire passe aussi par l’excellence de notre numérique.

Jean-François VALENTE
Directeur Région EST Capgemini
Membre du Comité Exécutif du MEDEF Isère