Une Chimie, mère des industries, très exposée à la crise énergétique

La Chimie, très présente dans le département avec des sites et des plateformes chimiques d’importance, est au cœur de l’activité économique de l’Isère. Lors de la crise Covid, la Chimie a su poursuivre l’approvisionnement des produits essentiels à la santé, l’hygiène, l’agro-alimentaire, aux services vitaux ou à la protection des biens et équipements. Dans ce contexte, le secteur s’est montré résilient et a connu un fort rebond en 2021. Concernant 2022, une année fortement contrastée, avec un début d’année dans la continuité de 2021, marqué par une demande soutenue, des entreprises en pleine transformation et de nombreux projets d’investissements. 

La Chimie AURA, 1ère région de production, est au rendez-vous de la relance et de la réindustrialisation en poursuivant son plan de transformation en faveur d’une société durable. Notre territoire compte à ce titre de nombreux projets retenus par le plan « France Relance », en faveur de la décarbonation et de la localisation de productions critiques. Nos entreprises ont ainsi continué de mettre leur capacité d’innovation au service de la décarbonation de l’économie : matériaux pour batteries, électrolyseurs, piles à combustible, produits biosourcés, recyclage chimique des polymères, nouvelles technologies de production de principes actifs et intermédiaires…

La guerre en Ukraine est un drame humain au cœur de notre continent européen. Pour l’économie, les perspectives s’assombrissent depuis plusieurs mois et les conséquences sont majeures : impact sur les prix de l’énergie, déstabilisation des chaînes d’approvisionnement, augmentation des coûts des investissements. C’est un défi de compétitivité et un risque majeur pour nos entreprises, fortement exposées car soumises à une concurrence internationale devenue très inégale. 

La fin d’année est marquée par la hausse vertigineuse des prix de l’énergie entraînant de nombreux ralentissements et des arrêts d’usine faisant craindre des conséquences lourdes et durables. Il faut faire face, adapter nos entreprises pour résister et ne pas sombrer en espérant que des actions soient rapidement prises au niveau européen pour contenir les prix de l’énergie. 

La branche affiche une ambition de 120 000 personnes recrutées dans les 5 prochaines années. Attirer les talents sera un enjeu fort pour poursuivre et consolider nos transformations et la Région Auvergne-Rhône-Alpes bénéficie à ce titre d’un écosystème unique de formations à nos métiers : universités, écoles d’ingénieurs, lycées professionnels et centres de formations. Ensemble nous créons et développons des projets avec le monde académique comme en témoigne le tout nouveau Campus des Métiers et des Qualifications Chimie AURA, dont le lieu totem a été localisé dans le département, à partir du Lycée Galilée de Vienne et de la Plateforme chimique de Roussillon.

Notre Village de la Chimie AURA au prochain Mondial des Métiers en décembre va incarner cet engagement vers les jeunes, les Olympiades de la Chimie portées chaque année avec l’académie de Grenoble, les conférences et relations avec les établissements et enseignants… autant d’occasions d’informer pour inciter les jeunes - filles et garçons - à s’orienter vers les filières scientifiques et vers les métiers de la Chimie.

Restons optimiste malgré le contexte très dur, il ne faudrait pas que la crise énergétique ait raison de l’étincelle de réindustrialisation que l’on connait.

Jérôme GENESTE
Président France CHIMIE AURA