Une reprise dans l'incertitude
J’espère que vous parviendrez à traverser et à surmonter cette période critique. Depuis le début de la crise nous avons essayé de tout mettre en œuvre pour vous accompagner au mieux en nous appuyant sur quatre piliers : l’écoute, la proximité, la réactivité et l’expertise. Nous avons pu également compter sur l’appui efficace de l’ensemble de nos partenaires et en particulier des services de l’Etat. Je les en remercie très sincèrement.
Nul besoin de s’étendre sur l’ampleur du choc économique provoqué par la crise sanitaire. Il est sans précédent en temps de paix et ses conséquences sont malheureusement devant nous. Il a une dimension à la fois conjoncturelle et structurelle. C’est à la fois un choc de l’offre et de la demande. Il me semble important de prendre en compte ces quatre dimensions dans les plans de relance qui vont être élaborés.
Conjoncturelle : après la baisse voire l’arrêt de l’activité, un certain nombre de secteurs vont pouvoir reprendre quasiment « comme avant ». Ce sont les secteurs qui auront à nouveau des commandes, des clients dans des volumes classiques et des charges gérables. A noter tout de même que, dans la plupart des secteurs, les surcouts liés aux mesures sanitaires sont un vrai sujet.
Structurelle : d’autres secteurs (sauf à ce que l’on trouve assez rapidement un traitement ou un vaccin contre le virus) vont voir leur modèle profondément bouleversé ; à la fois par une perte durable de clientèle et par une perte de rentabilité.
Un choc simultané de l’offre et de la demande : Aider durablement des acteurs qui n’ont plus un marché en face ne servirait à rien, si ce n’est à gonfler encore des déficits qui n’en n’ont guère besoin. Relancer aveuglément une demande qui ne trouverait plus d’entreprises françaises pour y répondre serait tout aussi vain.
Il faudra donc jouer à la fois sur l’offre et sur la demande. Et au-delà du volume des plans, le dosage entre les deux sera très complexe mais fondamental pour la réussite. Le ciblage sectoriel le sera tout autant. Il faudra conduire un travail d’orfèvre à dose industrielle ; le défi n’est pas mince.
Les mois qui s’annoncent ne seront pas simples mais permettez-moi d’apporter une note positive et de souligner toutes les initiatives remarquables qui ont émergé partout durant cette crise. C’est l’esprit de ce MEDEF MAG : mettre en avant certaines d’entre elles !
Nos entreprises ont fait preuve d’une réactivité sans précédent dans la mise en place du télétravail, dans l’adaptation et parfois la reconversion de leur outil de production.
Les appels aux dons (masques, blouses, tablettes…) que nous avons lancés ont trouvé un formidable écho. L’agilité de nos entreprises, la créativité et l’engagement de nos collaborateurs nous porte à l‘optimisme. Souhaitons que cet esprit de solidarité perdure.
Enfin, merci vraiment pour vos retours très positifs sur le travail d’accompagnement que nous menons depuis le début de la crise. Plus que jamais nous souhaitons privilégier l’action concrète au service de nos entreprises. C’est plus utile que de garnir les bataillons déjà trop fournis des parleurs et des donneurs de leçons.
Pierre STREIFF
Président du MEDEF Isère